1). Au coeur du cerveauCe paragraphe est pompée honteusement sur le
site
de Vahé Zartarian que je remercie.
La partie du cerveau qui nous intéresse plus particulièrement
ici est une petite zone située au sommet du cerveau et appelée
aire motrice supplémentaire, ou AMS en abrégé (ou
encore SMA pour supplementary motor area en anglais). Découverte
dans les années 20, son rôle n'a vraiment commencé
à être compris que dans les années 60-70. Les neurophysiologistes
Porter et Brinkman en particulier ont découvert en étudiant
le singe, qu'environ un dixième de seconde avant qu'il ne tire un
levier pour obtenir de la nourriture, les cellules de l'AMS entraient en
activité. Le plus intéressant est que cette aire était
activée avant toute autre aire cérébrale, notamment
avant le cortex moteur (la partie du cerveau qui commande les mouvements
musculaires). C'était le premier indice sérieux qu'une zone
précise du cerveau était impliquée dans le passage
d'une intention à l'action.
La technique s'améliorant, des recherches plus poussées
purent être entreprises sur l'homme lui-même. Les expériences
de Roland au début des années 80 sont à ce titre particulièrement
édifiantes.
Il était demandé à des sujets d'accomplir des mouvements
avec les doigts, suffisamment compliqués pour qu'ils ne puissent
devenir automatiques. Comme chez le singe, on constata que le mouvement
partait bien des neurones de l'aire motrice supplémentaire.
Mais le résultat le plus étonnant fut obtenu dans une
variante de l'exercice où il était demandé au sujet
d'accomplir la série de gestes uniquement par la pensée,
sans passer à l'acte. Comme il fallait s'y attendre, les neurones
concernés du cortex moteur restèrent inactifs. En revanche,
Roland découvrit que l'AMS, l'aire motrice supplémentaire,
était, elle, activée. Autrement dit, la simple intention
mentale d'exécuter un mouvement se traduit par une activation des
neurones de l'AMS. Et on a observé en plus que des intentions différentes
se traduisent dans l'AMS par des motifs d'activation différents.
Récapitulons.
Lorsqu'on veut accomplir un mouvement, comme lever le bras, les neurones
de l'AMS sont les premiers activés. Ensuite, les signaux se propagent
aux neurones appropriés du cortex moteur, pour finalement aboutir
à la contraction des muscles du bras. Le point capital à
relever est que la mise en activité des cellules de l'AMS n'est
déclenchée par aucune autre cellule. Autrement dit, cette
modification au niveau de la matière qu'est l'activation d'un neurone
n'est pas causée par quelque chose de matériel! Comme le
neurologue et prix Nobel de médecine John Eccles, nous sommes obligés
de conclure: "Nous avons la démonstration irréfutable que
l'acte mental que constitue une intention provoque la décharge d'une
cellule nerveuse". (1)
http://sboisse.free.fr/science/psy/adim.html